Dans le nord du Burkina Faso, la désertification grignote les terres et l’immigration vide les villages. À Kamsé, les habitant·e·s resté·e·s sur place se sont lancé·e·s dans un chantier pharaonique : creuser dans la fournaise, à la pelle et à la pioche, un réseau de digues et de mares, puis planter des milliers d’arbres pour reverdir et fertiliser les zones conquises par le désert. Une bataille menée par les femmes qui transforment à la force de leurs bras le périmètre de Kamsé.
En ligne du 15 avril 19h au 18 avril 23h59.
Discussion autour du film sur la page Facebook de Ciné Vert:
17 avril à 17h00
Ce qui frappe le plus dans ce film d’observation, c’est la pudeur avec laquelle le cinéaste Olivier Zuchuat nous livre ses images. Le documentariste a presque réussi à s’effacer, pour ne laisser la place qu’à ces femmes qui oeuvrent à combattre la désertification au pic et à la pelle, avec des techniques modernes de permaculture, pour faire revivre le territoire et qu’enfin puissent rentrer les exilé.e.s du climat. Ensuite vient la grande beauté de la cinématographie et le sens de la mise en scène du réel qui nous transporte en ces lieux singuliers. Un film sur les changements climatiques d’une rare qualité artistique, qui entremêle des analyses environnementales plus classiques avec le contexte sociopolitique de la région.
Alors que des conflits armés font rage à près de 40 kilomètres, loin du misérabilisme dont font preuve trop de documentaires traitant des pays du Sud, et fuyant le paternalisme de la main tendue de l’Occident, Le périmètre de Kamsé propose plutôt l’idée d’une force collective qui agit positivement et intelligemment pour le bien-être de leur communauté. On sent la force de ces femmes et l’universalisme de leur combat qui pourrait se transposer dans n’importe quelle communauté.
Nicolas Goyette
Directeur artistique de Ciné Vert
Olivier Zuchuat a étudié la physique théorique avant de faire des études de lettres. Au théâtre, il met en scène plusieurs textes de Bertolt Brecht et Heiner Müller et travaille comme dramaturge. Depuis 2000, il se consacre totalement au cinéma. Il a monté une dizaine de longs-métrages et a réalisé plusieurs essais documentaires. Il a enseigné l’esthétique du montage et la réalisation à la FEMIS (Paris) et à l’Université de Paris-Est Marne la Vallée. Depuis 2015, il est professeur au département Cinéma de la HEAD – Genève, dont il est le responsable. Il rédige actuellement une thèse de doctorat consacrée aux esthétiques de montage contemporaines.
