Lorsque les ancien·ne·s nous quittent, un lien avec le passé disparaît avec eux. La femme de lettres innue Joséphine Bacon incarne cette génération témoin d’une époque bientôt révolue. Avec charisme et sensibilité, elle mène un combat contre l’oubli et la disparition d’une langue, d’une culture et de ses traditions. Sur les traces de Papakassik, le maître du caribou, Je m’appelle humain propose une incursion dans l’histoire d’un peuple multimillénaire aux côtés d’une femme libre qui a consacré sa vie à transmettre son savoir et celui de ses ancêtres. Dans sa langue, innu veut dire « humain ».
En ligne du 23 avril 19h au 24 avril 23h59.
Cette œuvre sensible révèle la grandeur et l’humilité d’une artiste rare, qui consacre sa vie à la transmission de savoirs ancestraux, desquels elle a injustement été privée. Empreints de sagesse et de bonté, sa parole et ses gestes émanent d’un respect de la nature et de la vie qui participent à nous ouvrir les yeux et le cœur sur l’importance du territoire, là où prennent véritablement racine l’identité et la culture innue. Une des grandes forces de ce documentaire de Kim O'Bomsawin est d’ailleurs de parvenir à transposer l’éclat de Joséphine Bacon, et de sa poésie, dans la beauté du Nutshimit ; un territoire majestueux à raconter aux générations à suivre, dans la langue de ceux et celles qui le foulent et le nomment depuis des millénaires, et à préserver dans son intégrité.
Hubert Sabino-Brunette
Coordonnateur de la programmation de Ciné Vert
Kim O’Bomsawin a complété une maîtrise en sociologie avant d’entreprendre sa carrière de cinéaste-documentariste. D’origine abénakise, elle a travaillé à de nombreuses productions pour différents diffuseurs. Faire découvrir l’univers des Premiers Peuples est ce qui motive sa démarche. Elle a collaboré au développement et à la production de plusieurs séries documentaires et web documentaires. Elle donne également des conférences en milieu scolaire et institutionnel sur les enjeux qui touchent les Premiers Peuples.