La réalisatrice a filmé pendant sept ans sa famille. « Quand j'ai commencé à filmer ma famille, j'avais envie de conserver les images de mon propre monde, qui semblait me filer entre les doigts. Un petit monde juif en voie de disparition. Je voulais aussi faire le lien entre deux univers. Moi, actrice à Paris, et ma famille de prolétaires juifs polonais émigrés. »
L’actrice et réalisatrice Hélène Lapiower nous emmène chez ses proches pour les interroger à propos de l’épineuse question de l’identité juive. L’écart entre les générations et les personnalités au sein de cette famille se révèle peu à peu. L’humour ici tient en partie au montage en parallèle des témoignages révélant les contradictions et contrastes de chacun et à la manière dont la caméra s’immisce dans l’intimité des personnages, par exemple ce cousin interviewé alors qu’il se fait la barbe. On rit aussi de reconnaître là un peu de nos oncles, nos tantes et nos cousins. En effet, le documentaire rappelle ce que toutes les familles ont en commun : un fil qui crée des tensions, mais qui lie pour la vie.
Christine Chevarie
Cinéaste
Hélène Lapiower, actrice belge, est née en 1957 et décédée en 2002. Après avoir étudié à l'École du Théâtre national de Strasbourg, elle joue pour le cinéma et le théâtre et s'installe à Paris. On la retrouve comme actrice de cinéma dans Souvenir de Juan-Les-Pins de Pascale Ferran (1983), Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) d'Arnaud Desplechin (1996), Trouble Every Day de Claire Denis (2001), ou encore La guerre à Paris de Yolande Zauberman (2002). Les parents d'Hélène Lapiower, prolétaires juifs polonais, ont émigré en Belgique avant la Seconde Guerre mondiale. En 1999, elle décide de réaliser un documentaire sur sa famille et sur la difficulté d'assumer l'héritage culturel juif, intitulé Petite conversation familiale.
