À première vue, un monde les sépare. Il habite Monaco, est jeune, pétant de santé et millionnaire. Elles vivent dans un demi sous-sol à Québec, sont retraitées et se ruinent la santé à coup de pilules, de cafés et de cigarettes. Pourtant, ces êtres que tout sépare partagent une même passion : la course automobile. Tourné lors du Grand Prix de Formule 1 de 1997, Le beau Jacques suit en direct, par procuration télévisuelle, les actions parallèles de Jacques Villeneuve et des deux tantes du réalisateur, les plus grandes fans du coureur automobile.
Stéphane Thibault a capté là un savoureux moment de la vie de ses tantes alors qu’elles regardent une course de Formule 1 dans laquelle Jacques Villeneuve, au sommet de sa popularité en 1997, est au volant. La tante du cinéaste en est la plus grande fan. Impossible de ne pas rire devant sa nervosité excessive et ses changements de robes de chambre selon ce que lui dicte sa superstition du moment. Le montage mêlant toast brûlée, pétage de bulles et gros plans sur le visage en alerte de sa tante crée une montée dramatique nous menant au résultat de la course. Gagnera-t-il? Peu nous importe, le show n’est pas sur la piste de course, mais dans l’appartement de ces dames.
Christine Chevarie
Cinéaste
Après avoir fait des études en cinéma à l’Université de Montréal, Stéphane Thibault réalise deux moyens métrages documentaires : Les loups (1995) et Ne parlez jamais avec l’inconnu (1996). En 1998, il fait Le beau Jacques, récompensé de nombreux prix. En 2002, son film Les justes remporte le prix Claude-Jutra au Rendez-vous du cinéma québécois. Avec Isabelle Lavigne, en 2007, il réalise Junior, un long métrage documentaire qui se mérite le prix du Meilleur film canadien au festival Hot Docs à Toronto. Le duo coréalise La nuit, elles dansent en 2010, sélectionné au festival de Cannes, et prix spécial du jury dans la catégorie long-métrage canadien aux Hot Docs 2011.