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La maison

Cinéaste : Amos Gitaï Israël, 1980 PRODUCTION : Israel Broadcasting Authority
49'
Arabe, Hébreu Anglais, Français

À propos de ce film

Résumé

Histoire d'une maison dans Jérusalem-Ouest. Abandonnée pendant la guerre de 1948 par son propriétaire, un médecin palestinien. Réquisitionnée par le gouvernement israélien en vertu d'une loi sur les « absents ». Louée à un couple de juifs algériens émigrés en 1956. Enfin rachetée par un professeur d'université qui entreprend de la transformer en villa patricienne...

Sur le chantier se succèdent, comme sur un théâtre, les anciens habitants, les ouvriers, l'entrepreneur, le nouveau propriétaire, les voisins de toujours.

À chacun de leur récit correspond une nouvelle étape de construction de la maison, qui devient la métaphore de la construction de l'identité israélienne et de ses contradictions.

L'avis de Tënk

Une maison, à Jérusalem-Ouest. Le sujet et l’objet du film d’Amos Gitaï s’y rencontrent. Dans ce documentaire d’anthologie en noir et blanc, que la télévision israélienne a consécutivement produit et censuré, le réalisateur donne à voir l’injustice redoublée de la propriété privée en contexte d’occupation.

Le diplômé d’architecture en la personne de Gitaï nous donne à voir la substance et la texture concrètes, visuellement très généreuses, des carrières de pierre et de la villa en chantier. Mais l’artiste marxiste, le critique de l’occupation et de ses violences, n’est jamais bien loin. L’appétit du cinéaste pour la pierre et le mortier laisse place à la sueur des ouvriers palestiniens, qui rendent possible la réalisation des projets de rénovation de son propriétaire actuel, professeur d’université israélien.

Figure à la fois symbolique et matérielle de l’histoire palestinienne, la maison fait parler le silence de l’absence et de l’occupation, de ses anciens habitants forcés à l’exil et de l’injustice qui nait parfois des ruines.

Stéphanie Bourbeau
Professeure de philosophie

Cinéaste

Amos Gitaï

Amos Gitaï naît en Israël, à Haïfa, en 1950. Il est étudiant en architecture, suivant les traces de son père, quand la guerre de Kippour interrompt ses études. Au cours de ses missions en hélicoptère, il se met à utiliser une petite caméra Super 8. À la fin des années 70 et au début des années 80, il livre plusieurs documentaires, parmi lesquels House (1982) et Journal de campagne (1982). C'est également au cours de cette période qu'il s'exile en France et commence à mettre en scène des fictions sur le thème de l'exil comme Esther (1986) ou Berlin-Jérusalem (1989). De retour en Israël au début des années 90, il tourne de nombreux films en fiction et documentaires qui marquent son retour au pays : Devarim (1995), Kippour (2000), Alila (2003). Il réside aujourd'hui à Haïfa et à Paris, mais travaille dans le monde entier. En près de quarante films, Amos Gitaï a produit une œuvre extraordinairement variée où il explore l'histoire du Moyen-Orient et sa propre biographie à travers les thèmes récurrents de l'exil et de l'utopie.