Documentaire retraçant les faits saillants qui ont marqué l'automne 1970, au Québec. La caméra suit les hommes et les événements dans l'énorme casse-tête politico-social suscité par l'enlèvement de deux hommes. Le film ne va pas sans un important rappel historique des faits qui sous-tendent l'action entreprise par le Front de libération du Québec.
Durant la crise d'Octobre, la Loi sur les mesures de guerre a autant marqué les esprits que la mort de Pierre Laporte. En 1974, année de la réalisation de ce documentaire, on savait que l'insurrection appréhendée et la menace d'un coup d'État ourdi par un gouvernement parallèle, supposément dirigé par René Lévesque, Jacques Parizeau et Claude Ryan, avaient été des rumeurs sans fondements. Pourtant, ce fut l'argument avancé par les gouvernements fédéral, provincial et municipal pour justifier la Loi sur les mesures de guerre. En 1970, Tommy Douglas a été le seul politicien élu au fédéral à s'y opposer, tout comme en 1941, alors qu'il avait défendu les citoyens canadiens d'origine japonaise injustement emprisonnés en vertu de cette même loi. Dès 1971, Robert Stanfield, chef du Parti conservateur du Canada, a publiquement déclaré qu'il s'était fait leurrer et regrettait son soutien à cette loi. Dans ce film, les faits sont énumérés, les politiciens donnent leur avis sans aucune analyse politique ni remise en question de leurs affirmations.
Jean-Pierre Masse
Cinéaste
Robin Spry est un réalisateur, producteur, scénariste canadien (1939-2005), fils du pionnier canadien de la diffusion et cofondateur de la CBC, Graham Spry. Après des études à l'université d'Oxford et à la London School of Economics, il réalise plusieurs courts métrages en Angleterre. Il revient ensuite au Canada où il se joint à l'ONF en tant que directeur délégué en 1964.
Personnage marquant du monde cinématographique canadien-anglais en émergence à la fin des années 1960, Spry fait plusieurs documentaires du style cinéma-vérité, mettant l'accent sur les problèmes sociaux, comme l'avortement, le mouvement hippie et la crise d'Octobre. Il quitte l'ONF dans les années 70 pour fonder sa propre compagnie, Telescene Film Group, produisant et réalisant des films plus commerciaux pour le cinéma et la télévision.