Le réalisateur Gilad Baram, alors assistant du célèbre photographe d’origine tchèque Josef Koudelka, le suit dans son voyage à travers la Terre sainte, d’un site énigmatique et visuellement spectaculaire à un autre. Dans chaque endroit – qui deviendra bientôt une « photo de Koudelka » – une nouvelle scène se déroule, dévoilant petit à petit la méthode de travail du photographe, sa vision du monde et les gens qu’il rencontre.
Co-scénarisé et monté par Elisa Purfürst
Et si le secret d'une photo réussie était de réussir à capturer ce que nous n'avions pas vu ? Voici la leçon prodiguée par le vieux maître à son jeune assistant qui l'assiste et le suit partout, mais aussi à nous, spectateurs. Sur cette Terre sainte, sans doute l'une des régions du monde les plus couvertes par les médias, Josef Koudelka observe, parle peu et attend. Il cherche sans répit son cadre, et quand il le trouve, c'est un sourire d'enfant qui illumine son visage raviné. Un gosse qui a lui aussi grandi derrière un mur, qui a dû fuir son pays et qui réussit à saisir toute l'absurdité de la construction de cette « barrière de sécurité » entre Israël et la Palestine. Au fil des mois et des retours dans les mêmes paysages, Gilad Baram nous laisse le temps de comprendre comment une photo, un regard se construit et c'est la réussite de ce film simple et juste. Rarement, un documentaire n'a pu approcher d'aussi près un photographe au travail. Et quel photographe !
Éva Tourrent
Réalisatrice, responsable artistique de Tënk.fr
Gilad Baram, né en 1981 en Israël, est un photographe, artiste visuel et réalisateur de documentaires basé entre Berlin et Jérusalem. Ses œuvres ont été exposées dans diverses institutions artistiques du monde entier. Après son premier film multi-primé Koudelka: Shooting Holy Land (2015), il a coréalisé The Disappeared (2018) avec Adam Kaplan, sélectionné entre autres à la Berlinale, au DocAviv et au CPH:DOX.