Docufiction racontant l'histoire charmante d'un gamin vivant dans le centre-sud de Montréal, qui profite d'un jour de congé pour prendre la poudre d'escampette. Il découvrira le bord de l'eau, l'horizon élargi du grand fleuve Saint-Laurent et l'activité fourmillante du port. Le film nous montre un aspect souvent oublié de la ville de Montréal, telle qu'elle était en 1958.
Scénariste, metteur en scène de théâtre et réalisateur de télévision, Louis-Georges Carrier s’est surtout illustré à la télévision de Radio-Canada en y réalisant des téléromans et des téléthéâtres. Mais c’est à l’ONF qu’il tourne son premier film. Au bout de ma rue est un docufiction charmant qui nous emmène, à travers le regard d’un jeune garçon, sur les berges du Saint-Laurent à Montréal, à la fin des années 1950. Destiné aux salles de cinéma à une époque où des courts métrages étaient présentés avant le programme principal, le film étonne par la beauté de ses images signées Michel Brault, et la poésie de son récit sans paroles et tout en musique.
Marc St-Pierre
Conservateur de collection, ONF
Louis-Georges Carrier est né en 1927 à Détroit et décédé en 2016 à Montréal. Il fut réalisateur pour la radio et la télévision, metteur en scène, dramaturge, auteur et cinéaste. Arrivé au Canada en 1933, il fait ses études secondaires au Collège Sainte-Marie en même temps qu'Hubert Aquin. Durant leurs années de Collège, Aquin et Carrier dirigeront une revue : Les Cahiers d'Arlequin. Il obtient en 1952 une maîtrise ès arts à l’Université de Montréal. Il étudie par la suite le théâtre à Paris, à la Sorbonne. Il entre à la radio de Radio-Canada pour laquelle il écrira des textes et réalisera des émissions. Il porte à la scène et à la télévision des textes d’auteurs étrangers (Musset, O’Neil, Camus, Shakespeare, etc.) et des auteurs québécois (Aquin, Dubé, Jasmin, Languirand, etc.). Réalisateur prolifique à l'ONF et à la télévision de Radio Canada, il innove dans les téléthéâtres comme Le Monde de Marcel Dubé (1968-1974) et réalise aussi plusieurs émissions avec Hubert Aquin entre 1959 et 1972. Il a aussi réalisé des films comme Louis-Joseph Papineau (1960), et des séries télévisées comme Laurier (1987). Il travaille également au théâtre où il monte des comédies musicales entre autres. Il reçoit le Prix Victor-Morin de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal en 1981. Il est membre Honoraire de l'Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ). Louis-Georges Carrier est considéré comme l'un des pionniers de la fiction télévisuelle québécoise. Marcel Dubé disait qu'il faisait partie de ces créateurs qui ont donné à la télévision de Radio-Canada son premier souffle.